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marocdahabi
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13 août 2009

Les vacances de Sa Majesté

Depuis Paris, où il passe quelques jours de vacances, Mohammed VI a géré la tempête politique provoquée par le retrait du PAM de lmohammed_2520VI_sommairea majorité… et assisté entre autres au concert d’adieu de Johnny Hallyday. Entre suivi à distance des affaires du royaume et détente, le monarque semble avoir trouvé le bon mix pour profiter de ses villégiatures à l’étranger tout en exerçant les impératifs de son métier de roi.

Les Marocains ont fini par s'y habituer : depuis son accession au trône, Mohammed VI aime prendre de grandes vacances. Ces longs séjours à l’étranger interviennent souvent entre deux grands cycles d’activités officielles, ou à la veille d’un calendrier constitutionnel ou gouvernemental chargé, comme cela semble être le cas cet été : élections communales, festivités des dix années de règne, Fête du trône, Fête de la Jeunesse, agenda du Ramadan, tournées dans les provinces…
Si dans un premier temps, les Marocains s’interrogeaient souvent sur ces longues sorties de territoire, redoutant probablement un éventuel effet de “la vacation du pouvoir”, les absences de Mohammed VI ne soulèvent plus autant de questions aujourd'hui, même si elles continuent toujours à intriguer par leur durée. En dix ans, le Maroc officiel a pris le pli, apprenant à travailler, fonctionner, même quand le chef de l’Etat n’est pas présent physiquement. Et pour cause : même loin de ses terres, Mohammed VI reste “connecté” aux affaires du pays. Et l’agence officielle MAP comme Le Matin du Sahara sont là pour jouer le rôle de relais efficace et continu, et montrer à l’opinion publique que le roi suit tout ce qui se passe dans ses contrées, et de près. Tantôt, il félicite un président ou un souverain arabe pour la fête nationale de son pays, tantôt il donne des coups de fils de soutien à un Abbas El Fassi qui a mal à sa majorité, comme il en reçoit du président Mahmoud Abbas, pour s’informer des derniers développements de la question palestinienne. En un mot comme en mille : même en vacances, le roi continue à travailler…

Paris, capitale politique du Maroc
D’ailleurs, à la faveur du séjour royal dans la Ville des lumières,Another_Faces_of_Morocco_King_Mohammed_VI_3 Paris est redevenu ces jours-ci la capitale politique du Maroc. Alors qu’à Rabat, le retrait du PAM de la majorité gouvernementale faisait l’effet d’une bombe dans le microsome politique et médiatique, c’est de Paris que Abbas El Fassi a reçu le coup de fil salutaire qui lui renouvelait, selon les termes inimitables de l’agence MAP, “la confiance (du roi) au Premier ministre, Abbas El Fassi et au gouvernement de Sa Majesté, pour poursuivre et intensifier leurs efforts en vue de conduire les réformes et les grands chantiers, et s'atteler à servir au mieux les intérêts supérieurs de la Nation et des citoyens, sous la conduite éclairée et les orientations clairvoyantes de SM le Roi, que Dieu Le glorifie”. La localité change, le style demeure. Depuis, Abbas El Fassi semble avoir retrouvé une seconde jeunesse. Revigoré et gonflé à bloc, il a démarré la campagne des communales sur les chapeaux de roue, n’hésitant pas à tirer à boulets rouges sur Fouad Ali El Himma, “l’ami du roi” lors d’un meeting de soutien à Yasmina Baddou, tenu par le parti de l’Istiqlal au complexe culturel Mohamed Zefzaf à Casablanca.
C’est aussi à partir de Paris que le roi avait été informé, le soir-même des événements, du drame survenu lors de la soirée de clôture du Festival Mawazine, qui a fait 11 morts et plusieurs blessés. Et réagi comme à l'accoutumée, ne manquant pas d'adresser ses condoléances aux familles des victimes, prenant en charge les frais d'hospitalisation des blessés, tout en ordonnant une enquête judiciaire pour définir les responsabilités.

Une mécanique huilée
C'est qu'au fil des nombreux déplacements du monarque, la mécanique de la “gestion à distance” a fini par être rodée. Pour lui permettre de suivre de près “ce qui se passe dans le pays”, c’est toute une logistique qui est mobilisée avec d'incessants va-et-vient entre Rabat et Paris.
Dans la capitale française, Mohammed VI se sent un peu chez lui. La famille royale dispose en effet dans l'Hexagone de plusieurs résidences. C’est d’ailleurs dans l’une de ces résidences familiales qu'il avait reçu le couple présidentiel français, Nicolas et Carla Sarkozy, venu lui rendre une visite de courtoisie lors d’un précédent séjour. La France, c’est aussi la station de ski de Courchevel, où Mohammed VI, fan inconditionnel de la glisse, aime s’y rendre. Et malgré la présence régulière de paparazzi, en vacances, le roi retrouve sa liberté de mouvement et profite de ses jours de repos, s'adonnant à son sport favori.
Idem à Paris, où c'est plutôt son chanteur favori 16bnairque Mohammed VI a été applaudir. À en croire des sources très bien informées, il n'a pas manqué d'assister au dernier concert de Johnny Halliday, avec lequel il entretient une amitié de plusieurs années. Mais attention, pas de photos ! Depuis la sortie des premiers clichés, signés par l’AFP, lors du séjour du jeune roi (alors à peine intronisé), venu à Paris décompresser après la gestion de la transition entre les deux règnes, les choses ont changé. L’Elysée a en effet pris les “dispositions nécessaires” pour protéger au mieux la vie privée du monarque marocain. Désormais, plutôt que des clichés, seuls parviennent quelques échos de Marocains installés à Paris, racontant avec fierté avoir aperçu le roi dans les avenues chics ou les bonnes tables de la capitale française, accompagné d’un service d’ordre aussi discret qu'allégé.

Prochaine destination : le Cap vert
Autre caractéristique de Mohammed VI : joindre l'utile à l'agréable en mariant visites officielles et séjours privés. Ce fut notamment le cas fin 2004, quand il avait accompli une tournée d’un mois en Amérique du Sud… qui s’est achevé par un séjour privé à Saint-Domingue et une croisière écolo le long du fleuve Amazone. En 2005, après avoir assisté aux commémorations en hommage aux victimes des attentats du 11 mars 2004 à Madrid, il avait filé, accompagné de son épouse, la princesse Lalla Salma, au château de Betz dans l’Oise en France, une propriété de 70 hectares appartenant à la famille royale. Une délégation de 200 à 300 personnes avait alors accompagné le couple royal. Idem en 2007, ap14nifytrès sa visite officielle en Italie, Mohammed VI a fait un petit détour par Maranello, où sont installés les usines de Ferrari. Grand passionné d’automobile devant l'éternel, le roi en a profité pour faire quelques tours sur le circuit d'essais du constructeur italien à bord d’un bolide.
En 2008, changement de décor : le choix royal a été porté sur l’Asie, principalement la Chine et le Vietnam. Et cette année, après la France, le roi devrait se rendre au Cap vert, un voyage initialement prévu pour le mois de mai, avant d'être reporté à juin. Fait révélateur : le report s'explique par l'absence de conditions logistiques à Praia, la capitale capverdienne, pour héberger la délégation qui devrait accompagner le roi, et qui comprend plus de 300 membres. Car si le roi aime voyager, il déteste le faire seul ou en petit comité. Il est ainsi toujours accompagné, où qu'il aille, d'une véritable armada comprenant certes le staff royal (cuisiniers, maîtres d'hôtels, conciergerie, gardes du corps…), mais aussi amis, proches et cousins. D'ailleurs, pour les séjours prolongés, le paquetage royal comprend également des sièges frappés des armoiries alaouites, destinés à la réception officielle de hauts responsables d'Etats étrangers.
Ceci ne manque pas de compliquer, parfois, la tâche des pays hôtes. “Depuis l'annonce de la visite, et sachant que le roi Mohammed VI voyage d'habitude dans un Boeing 747, le protocole capverdien s'est trouvé devant un casse-tête : l'aéroport international de Praia n'a pas la capacité de recevoir ce type d'avion”, explique une source. Résultat, un plan alternatif avait été défini, prévoyant que l'atterrissage de l'avion se fasse à l'aéroport Amilcar Cabral, sur l'île de Sal, d'où les membres de la délégation marocaine seraient transportés à Praia par un autre avion.
Les deux pays devraient signer des accords de coopération dans les domaines de l'éducation, de la formation professionnelle, des transports maritime et aérien, de l'énergie, du tourisme, de l'artisanat et de la gestion de l'eau. Mais il n’est pas exclu que le roi tombe sous le charme du Cap vert et décide de prolonger son séjour.

Pendant ce temps,
qui veille au grain ?

Le situation est peut-être anecdotique, mais le Maroc l’a déjà vécue au moins une fois. Il est en effet arrivé que le roi soit en déplacement à l’étranger, et que le Premier ministre ainsi que le président du Parlement le soient également, et en simultané. Y a-t-il pour autant lieu de parler d'une parenthèse de vacance du pouvoir ?
“Non, il n’y a pas vacance de pouvoir dans le sens constitutionnel du terme”, tranche ce juriste. Et pour cause, d'après notre interlocuteur, il n’y a pas lieu de parler de vide, puisque les différentes institutions de l’Etat continuent à fonctionner normalement, même en l'absence du monarque ou du chef de l'exécutif. “Nous ne somme pas dans une république bananière, où le risque de trouble se manifeste chaque fois que le chef de l'Etat est à l'extérieur du pays”, renchérit notre source. La question de la stabilité ne se pose pas : chaque responsable à quelque niveau qu’il se trouve, continue d’assumer ses responsabilités le plus normalement du monde.
Et pour ce qui est de l’ordre du protocolaire, même quand le Premier Another_Faces_of_Morocco_King_Mohammed_VI_paris_hollidaysministre, les présidents des deux Chambre et les ministres d’Etat se trouvent tous à l’étranger pour une raison ou une autre (ce qui est rarissime), ces charges reviennent directement au prince Moulay Rachid.
En plus, avec le développement actuel des moyens de communication, on ne peut de moins en moins parler de véritable absence : même en dehors du pays, le roi comme les ministres ne sont pas complètement détachés du cours des événements. En somme, et de point de vue purement juridique et constitutionnel, la question n’a même pas lieu d’être posée. Cela d’autant que nous sommes dans un pays stable. Et par malheur, s’il survient une catastrophe, la machine est tellement huilée pour se mettre en marche toute seul. Les ministres sont toujours là à la tête de leur département pour prendre les mesures qui s’imposent, après sollicitation de l'avis royal quand la chose est nécessaire. De même pour les chefs de l’armée ou de la gendarmerie. Au niveau local, les conseils élus fonctionnent normalement et les différents responsables de l’administration locale sont toujours à leurs postes. C’est le cas également pour d’autres établissements public, les hôpitaux et les services d’urgence entre autres
.

PAR LA REDACTION

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