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marocdahabi
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8 août 2009

Le style Lalla Salma (3)

Cancérologie
L’effet Lalla Salma

Au Maroc, tout devient possible lorsqu’on a Princess_1une princesse à ses côtés. L’engagement de la première dame dans la lutte contre le cancer a sans aucun doute boosté les progrès du royaume en la matière. Avant de partir à la bataille, Lalla Salma s’est entourée d’un staff de poids. Le conseil scientifique de son association compte des professeurs en cancérologie marocains, français, suisse, américain et canadien. Côté finances, Moulay Hafid Elalamy (PDG du groupe Saham et président sortant de la CGEM), Abdeslam Ahizoune (PDG de Maroc Télécom), Mouatassim Belghazi (PDG de l’ONA) et autres Mohamed Benchaâboun (PDG de la Banque populaire) sont priés d'épauler la princesse pour les levées de fonds.
Ceci sans compter son statut de première dame, qui lui permet de solliciter l’aide de chefs d’Etat ou de structures étrangères pour financer l’achat de matériel, de médicaments et de la formation du personnel. Du coup, le ministère de la Santé est aujourd’hui doté d’un plan cancer, “ce qui était inimaginable il y a quelques années car trop coûteux. Je suis manifestement arrivé dans ce service au bon moment”, commente Belahcen, actuel directeur de l’Institut national d’oncologie. Sur le terrain, ce plan prend forme. Les maisons de vie de Casablanca et d'Agadir se sont ajoutées au Centre d’oncologie de Rabat. Dans le pipe : des centres de traitement dans quatre autres villes du royaume sont en cours, avec pour objectif de faciliter aux malades l’accès aux soins. “La principale nouveauté, c'est la sensibilité humaine de Lalla Salma, commente le professeur Belahcen. Alors que le corps médical se concentre sur la pathologie, la princesse insiste sur le confort des malades lors de leur thérapie”.

Naissance d’une icône

Le style Lalla Salma, c’est aussi son apparence, salma2ses choix vestimentaires. Entre tailleurs modernes et habits traditionnelles, les tenues de la princesse Lalla Salma révèlent un langage et une manière d’être. Aperçu de la garde-robe princière, entre chic parisien et élégance marocaine.

Le 17 juillet 2003. Une date à inscrire dans les annales de l’histoire de la dynastie alaouite. Pourquoi ? Ce n’est pas celle du mariage royal… C’est le jour de la première apparition officielle de la princesse Lalla Salma. C’était lors de la visite officielle de Pervez Musharraf, futur ex-président de la République islamique du Pakistan, accompagné de son épouse. Mais celle qui se trouve au centre de toutes les attentions , c’est bien elle, la princesse Lalla Salma. Ce jour-là, la princesse donne le ton. La jeune First Lady porte un tailleur pantalon classique beige et parme. Les cheveux auburn sont relâchés, les boucles descendent en cascade dans son dos. Lunettes de soleil, sac à main, quelques bijoux. Exit le caftan et autres tenues traditionnelles, trop habillées ou trop engoncées. Rapidement, Lalla Salma impose son style, sobre, plutôt européen, souvent pratique. Des tenues de première dame appelée à côtoyer, aux côtés de son mari, les hautes sphères de la politique internationale.
On pourrait croire qu’il ne s’agit que d’une affaire de “chiffons”. Erreur : les évolutions vestimentaires cachent aussi de petites révolutions protocolaires. Le tailleur porté le jour de sa première apparition en public est un signal qui va de pair avec le style du nouveau règne : Lalla Salma est une femme moderne, certes respectueuse des traditions, mais guère enfermée dans une inaccessible image princière dans sa tour dorée. Le tailleur est d’ailleurs un symbole : celui d’une “working woman” bien dans sa peau, que son statut royal n’empêche pas d’être une femme active, installée dans son époque.
Teint de porcelaine, joues roses, franc sourire, Lalla Salma séduit par sa plastique autant que par son attitude simple et spontanée. Faut-il s’étonner dès lors que, chez les femmes, le style Lalla Salma, fait de sobriété et d’élégance, est fort apprécié. “À travers sa manière de s’habiller et sa façon d’être, on voit qu’elle est libre”, déclare Leïla, une jeune casablancaise. “Elle a beaucoup de classe, elle s’impose. On ne peut que remarquer sa présence”, renchérit Alya, commerciale.

Simplicité et sophistication

Derrière cette apparente simplicité, la princesse cache ilj62cune amatrice de mode et de haute couture. À l’instar de la plupart des familles royales dans le monde, Chanel reste une référence en la matière. La princesse fait également ses emplettes chez Dior, Yves Saint-Laurent, Elie Saab, Balenciaga ou encore chez le couturier tunisien Azzedine Alaïa. Petite nouveauté, la princesse n’hésite pas à regarder du côté des jeunes stylistes marocains, notamment Fadela El Gadi, chez qui elle a choisi des “choses très actuelles, des sacs notamment”, selon la styliste.
De jour, Lalla Salma à une nette préférence pour les couleurs sobres (blanc, noir ou rose pâle…), idoines pour ses activités sociales et associatives et ses visites de centres dédiés à l’enfance.
De nuit, sa garde-robe redevient traditionnelle, avec une panoplie de caftans roses, rouges, blancs, bleus, verts... Couleurs chatoyantes, broderies, innombrables bijoux, la sobre Lalla Salma brille de mille feux. Pour le plaisir des lectrices de magazine. “Quand on la voit en photo, on rêve d’avoir ses tenues, avec de véritables pierres et de belles broderies”, soupire Maria, étudiante. Et la dame sait s’adapter aux situations. C’est dans une takchita aux couleurs du drapeau chinois, jaune et rouge qu’elle a reçu le président chinois et son épouse. De même, en Thaïlande, elle portait du jaune, couleur royale du pays, lorsqu’elle fut envoyée représenter le Roi Mohammed VI pour le 60ème anniversaire de l’intronisation du roi thaïlandais. Plus récemment, elle a voilé une partie de sa chevelure lors d’un voyage officiel en Arabie Saoudite.

Princesse, épouse et mère

Lalla Salma incarne ainsi un équilibre délicat entre tradition 9_1et modernité. “C’est une femme ouverte qui a cassé beaucoup de règles et de coutumes, commente une journaliste. Avant, les princesses ne s’habillaient pas de façon si moderne”. Lalla Salma donnerait-elle le “trend” en matière vestimentaire ? Pas forcément. Cette jeune styliste est même catégorique, “Lalla Salma n’influence pas réellement la mode, ce n’est pas son rôle”. “En revanche, on aimerait qu’elle porte plus souvent des créations marocaines contemporaines. Elle serait la meilleure ambassadrice de la haute couture marocaine”, note une autre styliste, dont la clientèle est à 90% étrangère. Outre la façon de s’habiller, c’est aussi l’attitude qui est appréciée. Il faut dire que l’image de la princese est soigneusement entretenue : c’est aussi une mère dévouée, une jeune femme active, qui consacre son temps à deux associations, mais sait aussi prendre le temps de s’amuser. On l’a vue, en 2003, en combinaison, prendre ses premiers cours de ski à Courchevel, la fameuse station des Alpes françaises. Princesse, épouse, mère, actrice associative… Lalla Salma ressemble finalement à beaucoup de femmes de sa génération, qui mènent plusieurs “vies” à la fois. Une femme de son temps, tout simplement.

PAR Youssef Zeghari
ET Marion Despouys

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